Banbhore (Pakistan)

Présentation :

Sur les 3 000 km de côtes qui séparent l’embouchure de la mer Rouge de la presqu’île de Gujerat, Banbhore est le seul port dont l’environnement, le mur d’enceinte et les niveaux d’occupation, allant du début de l’ère au XIIIe siècle – sont demeurés intactes.

Les premières fouilles faites sur ce site il y a soixante ans, ont mis au jour un quartier d’habitation, au nord est de la ville, une grande mosquée, au centre, un temple hindou, à l’ouest, ainsi que des installations artisanales au nord du mur d’enceinte. Une sélection d’objets significatifs de chaque époque est exposée dans le musée de Banbhore, permettant, à priori, d’identifier ce site avec le port de Daybul, conquis par les armées arabes en 92 /711, mais aussi avec celui que le Périple de la mer Erythrée, au 1er siècle de l’ère, nomme Barbarikon. Ce texte fournit la liste des marchandises qui y étaient importées et en étaient exportées à cette époque.

Malgré la conjonction entre les sources et le résultat des fouilles de 1950-60, nombre d’historiens doutent de l’identification de Banbhore avec Daybul et Barbarikon, en raison d’une tradition selon laquelle l’Indus, jusqu’au XIIIe siècle, a coulé c. 50km à l’est de son cours actuel. Lorsque le fleuve s’est déplacé à l’ouest, les ports anciens de Daybul et de Barbarikon, établis en terrain alluvial, furent détruits et ensevelis sous les sédiments. La citadelle de Banbhore, située beaucoup plus à l’ouest, sur la bordure du massif rocheux du Sindh Kohistan, subsista. Mais elle n’était, selon H. Cousens (1929, p.64) et d’autres, qu’un avant port d’intérêt secondaire, et non la citée conquise par les Arabes en 711.

En mars 2011, une brève campagne de topographie et de photographie aérienne (par cerf-volant) a été organisée. Cette campagne a fourni la première image photographique détaillée du site et son nivellement. En 2012 (Novembre-décembre), la même équipe a mené une deuxième campagne au cours de laquelle le plan du site a été achevé et géo-référencé. Une prospection de surface a été faite dans sa partie ouest, secteur le moins exploré lors des fouilles de 1950-60. Deux sondages-tests, d’ampleur très limitée, ont permis, l’un (au milieu du site), de mettre en évidence la grande prospérité de la ville aux IX-Xe siècles, l’autre (à l’ouest), de vérifier la continuité de son activité, artisanale et commerciale, des premiers siècles de l’ère au XIe siècles.