Al-‘Ulâ arrachée des sables ?

Dimanche13 octobre 2019
Laïla Nehmé est l’invitée de Vincent Charpentier dans l’émission Carbone 14 sur France Culture


 

Entre Médine et Tabuk, à quelques 150 kilomètres de la mer Rouge, Al-‘Ulâ, vallée aride du Hejaz parsemée de grès roses, s’avère bien plus qu’un vaste projet archéologique. Elle est, par décret royal, le fleuron de la politique culturelle de l’Arabie saoudite, le fer de lance de l’ouverture du pays au tourisme, axe majeur du programme de réforme du Prince héritier Mohammed Ben Salmane, ouvrant le royaume à une ère post-pétrolière… En témoigne la délivrance des tous premiers visas touristiques depuis fin septembre…

Ce que tout le monde connait d’Al-‘Ulâ, ce sont assurément les tombeaux monumentaux des élites nabatéennes, du moins leur façade sculptée dans la roche sur le site de Madâ’in Sâlih, véritable Pétra des sables…

La mission franco-saoudienne y a fouillé d’étonnantes tombes, contenant parfois ce qui peut s’apparenter à des momies. Les archéologues ont ainsi pu reconstituer les pratiques funéraires, et traduire les inscriptions gravées sur les mausolées.

Les recherches sur le passé d’Al-‘Ulâ ne se limitent pas à l’archéologie. Le volet épigraphique s’avère capital pour découvrir l’onomastique, l’étymologie des noms propres des habitants. Plus de sept mille inscriptions nabatéennes ont été gravées, le plus souvent sur des rochers. La plus récente de celles-ci provient justement d’Hégra et est datée de 356 de notre ère. C’est à partir de cette écriture nabatéenne, et non pas syriaque comme on pouvait le penser, que l’écriture arabe se développa…

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