Cultes et clergés à Thèbes des Libyens aux Saïtes

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Actes du colloque du musée de Grenoble 11-12 janvier 2019

Vol. I-II, BSFE n° 203-204 (2020), Paris, 2021
260 p.

Le colloque Cultes et clergés thébains des Libyens aux Saïtes, qui s’est déroulé les 11 et 12 janvier 2019 au Musée de Grenoble s’inscrivait dans le cadre de l’exposition « Servir les dieux d’Égypte : divines adoratrices, chanteuses et prêtres d’Amon à Thèbes », organisée par ce même Musée de Grenoble avec la collaboration du Musée du Louvre, du 25 octobre 2018 au 27 janvier 2019. Afin de poursuivre la réflexion sur la société thébaine des XIe – VIIe siècles avant J.-C., notamment tournée vers le culte d’Amon, il avait pour objectif de présenter des communications portant sur différents aspects des cultes thébains et leurs rapports avec les élites ou un pouvoir royal souvent lointain.

Dans la perspective de mieux appréhender les liens unissant les cultes thébains, les élites et le pouvoir, ainsi que les stratégies qui les sous-tendent pendant cette période de partition politique, les communications ont porté sur les prêtres et les agents des structures politiques ou administratives et leur autoreprésentation à travers les pratiques cultuelles ou funéraire et leur production documentaire et artistiques. Le colloque a ainsi favorisé l’édition de documents inédits, combinant approche documentaire et prosopographique traditionnelles et avancées de l’anthropologie sociale. Sont ainsi apparus deux thèmes principaux, témoignages tant des évolutions de la recherche égyptologiques que des spécificités de la période.

D’une part, l’importance de la nécropole thébaine comme réceptacle des pratiques textuelles des clergés thébains et lieu privilégié de leur représentation a été mise en évidence. Le décor élaboré des cercueils des membres des clergés thébains dès la XXIe dynastie marque le soin qu’ils accordent alors à un matériel funéraire qui prend le relais du décor de la tombe (A. Niwiński). La réapparition de grandes tombes décorées pendant la XXVe dynastie et la complexité des processus de réappropriation des grands textes funéraires souligne de manière symétrique le rôle des lettrés dans cette « renaissance » (S. Einaudi, E. Graefe, E. Pischikova), tandis que l’image du défunt sur les objets du matériel funéraire fournit des indices archéologiques et stylistiques susceptibles d’éclairer le statut des différents membres de l’élite (Fr. Tiradritti, R. Meffre).

D’autre part, la place du clergé dans la société thébaine de l’époque, dont le cadre politique est souvent défini comme l’État divin d’Amon, est manifeste à travers à travers son auto-représentation et ses activités dans le temple. Les différents processus d’identification à une catégorie socio-professionnelle sont éclairés par les données généalogiques (A. Wütrich et Fr. Jamen), la production littéraire (V. Desclaux) et la statuaire de temple (Fr. Payraudeau). La place particulière occupée par certains membres du clergé comme les prêtres de Montou (C. Sheikholeslami) est également évoquée, à côté des activités rituelles particulières et des évolutions des cultes (O. Perdu).