Graeco-egyptian voces magicae: Historicising a Cross-Cultural Phenomenon

Although the phenomenon of voces magicae is most often associated with Roman and Late Antique Egypt, the use of foreign words or strange-sounding sequences in contexts involving communication with the divine has much earlier origins and appears across a wide range of ancient cultures. Such practices can be traced to Assyrian and Egyptian magic as early as the 2nd millennium BCE and continued into Byzantine, Jewish, and Arabic magical traditions. This phenomenon can be interpreted as reflecting the preservation, transmission, and transformation of esoteric knowledge within private rituals. This paper investigates the role of magical words—often pronounceable yet unintelligible—alongside sequences of vowels and consonants in the Graeco-Egyptian magical tradition. It explores how these words, together with their associated imagery, were perceived both visually and aurally, tracing the evolution of voces formations from their earliest forms to later iterations, while also examining the factors contributing to their decline in Late Antiquity.

Bien que le phénomène des voces magicae soit le plus souvent associé à l’Égypte romaine et à l’Antiquité tardive, l’utilisation de mots étrangers ou de séquences aux sonorités étranges dans des contextes impliquant une communication avec le divin a des origines bien plus anciennes et apparaît dans un large éventail de cultures anciennes. Ces pratiques remontent à la magie assyrienne et égyptienne dès le deuxième millénaire avant notre ère et se sont poursuivies dans les traditions magiques byzantines, juives et arabes. Ce phénomène peut être interprété comme reflétant la préservation, la transmission et la transformation des connaissances ésotériques dans le cadre de rituels privés. Cette conférence étudie le rôle des mots magiques – souvent prononçables mais inintelligibles – ainsi que des séquences de voyelles et de consonnes dans la tradition magique gréco-égyptienne. Il explore la manière dont ces mots, ainsi que l’imagerie qui leur est associée, étaient perçus à la fois visuellement et auditivement, retraçant l’évolution des formations vocales depuis leurs premières formes jusqu’aux itérations ultérieures, tout en examinant les facteurs qui ont contribué à leur déclin dans l’Antiquité tardive.

Panagiota Sarischouli  est professeur de grec ancien et de papyrologie au département des lettres classiques de l’université Aristote de Thessalonique et actuellement professeur invité à l’université de Heidelberg.

Elle est invitée par le Pr Jean-Luc Fournet, chaire Culture écrite de l’Antiquité tardive et papyrologie byzantine.