Le grand prix 2020 de la Fondation Jean LECLANT de l’Académie est attribué à la mission archéologique franco-suisse de Saqqarah

Lors de sa réunion du jeudi 1er octobre 2020, le conseil d’administration de la Fondation Jean LECLANT de l’Académie a décidé de décerner son prix annuel, d’un montant de 10.000 €, à la mission archéologique franco-suisse de Saqqarah que dirige depuis 2008 Philippe COLLOMBERT, professeur d’égyptologie à l’Université de Genève.

Héritière des travaux entrepris depuis 1880 sur les Textes des Pyramides, le premier corpus eschatologique de l’Humanité, la mission archéologique de Saqqarah, qui a célébré les cinquante ans de ses activités de recherche sur le terrain, s’emploie à fournir à la communauté internationale de précieux instruments de travail sous la forme de remarquables publications qui illustrent la synthèse opérée entre philologues et archéologues, grâce au dynamisme de cette équipe qui œuvre sur l’un des chantiers majeurs de l’archéologie française en Égypte.
L’intérêt de la concession s’est porté dès son départ en priorité sur le complexe funéraire royal de Pepy Ier et sa famille. Pour autant, Jean LECLANT, qui dirigea les fouilles de Saqqarah à partir de 1963, avait pressenti tout l’intérêt que pouvait offrir l’extension de la fouille aux mastabas des notables qui jouxtent l’aire des pyramides de reine.
La découverte exceptionnelle effectuée par la mission archéologique de Saqqarah des fragments monumentaux de l’autobiographie du vizir Ouni, dont un cénotaphe, en Abydos, fait actuellement l’objet de fouilles par une équipe de l’Université de Michigan, lui donne raison et soulève de grands intérêts scientifiques ainsi qu’un développement des travaux dans cette direction qui est très attendu. Les dimensions de l’inscription d’Ouni découverte à Saqqarah montrent déjà, par leur importance, que le mastaba qui abritait ce texte devait être exceptionnel dans la typologie des édifices de cette époque.

À la suite de la publication des Textes des pyramides de Pépy Ier et de Merenrê, sont en préparation les publications des pyramides de reine et leurs textes (Ankhnespépy II, Noubounet, Inenek-Inty, Méha, Merétitès, Ankhnespépy Ill, Béhénou) ainsi que du tombeau de Rêhérichefnakht.

Concernant les projets de recherche, une couverture photogrammétrique de l’ensemble des parois de l’appartement funéraire de Pépy II permettra l’établissement en facsimilé de la dernière pyramide de cet imposant corpus des Textes des Pyramides. Enfin, le champ des recherches a été élargi grâce à une nouvelle prospection géophysique qui vise à couvrir la totalité de la zone encore inexplorée de cette nécropole royale.

– Pour en savoir plus sur la mission : https://www.orient-mediterranee.com/spip.php?article1490