Traduire Hippocrate et Galien aujourd’hui : pour qui ? Pourquoi ?

Les médecins qui aujourd’hui encore prêtent le fameux Serment d’Hippocrate ont rarement conscience de l’héritage complexe dont résultent les différentes versions et traductions de ce texte dont l’origine remonte à l’Antiquité. Pl. 1 La littérature médicale née en Grèce au Ve siècle avant notre ère autour de la figure d’Hippocrate a en effet très tôt fait l’objet de diverses entreprises de traductions qui, à leur tour, ont directement influé sur l’histoire de la médecine occidentale. À l’époque romaine, les grands médecins qui exercent à Rome comme Soranos, originaire d’Éphèse (Ier/IIe siècle), ou Galien, originaire de Pergame (IIe siècle), écrivent tous en grec. Mais dès le Ve siècle, certains traités d’Oribase, médecin de l’Empereur Julien, font l’objet d’une traduction latine. L’œuvre de Galien, formée de traités originaux et de commentaires à Hippocrate, parce qu’elle offrait un accès unique aux deux plus grands médecins de l’Antiquité, va elle aussi très vite faire l’objet de plusieurs entreprises de traductions. Ainsi, dès le VIe siècle les premières traductions latines (au Mont Cassin et au nord de l’Italie) et syriaques voient le jour, bientôt suivies au IXe siècle, dans la région de Bagdad autour du grand traducteur nestorien Hunain ibn Ishaq, de nombreuses traductions arabes, mais aussi d’une seconde vague de traductions syriaques. Pl. 2 Beaucoup d’entre elles sont perdues, mais dès ce moment et quelle que soit leur nature (traductions de textes originaux, de compendiums ou de résumés, avec ou sans intermédiaire syriaque ou arabe), se met en place une réflexion sur l’activité et la technique de traduction (…)

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