La céramique dans l’architecture en Iran au XVe siècle

Les arts qarâ quyûnlûs et âq quyûnlûs

La céramique dans l’architecture iranienne connaît, au xve siècle, l’un des tournants les plus emblématiques et les plus déconcertants de son développement. L’histoire de l’art, cependant, a longtemps délaissé les deux dynasties turkmènes qui, tour à tour, prirent possession d’une large part du territoire : les Qarâ Quyûnlûs (ou « Moutons noirs ») puis les Âq Quyûnlûs (« Moutons blancs »). Leurs centres artistiques comptèrent pourtant parmi les plus florissants de leurs temps.

À travers l’étude de la céramique architecturale, Sandra Aube rétablit ce « jalon turkmène », maillon essentiel de l’art iranien. Une trentaine de décors, souvent méconnus, parfois célèbres, tel celui de la Mosquée bleue de Tabriz, sont décryptés par le biais d’une riche illustration. Ils éclairent d’un jour nouveau le patronage, les artisans et l’organisation des ateliers, autant que les techniques décoratives utilisées en Iran à la fin du Moyen Âge.

Présentés selon des ensembles régionaux cohérents, ces décors entraîneront le lecteur successivement vers Tabriz, capitale innovante, vers Ispahan, vers Yazd et le centre de l’Iran, pour finalement parvenir, empruntant les routes des artisans, jusques en terres anatoliennes.