La philosophie des non-philosophes dans l’Empire romain du Ier au IIIe siècle

Loin d’être l’apanage d’un cercle fermé de professionnels, la philosophie, à l’époque romaine, irrigue des textes de tous genres (rhétoriques, historiques, poétiques, dramatiques…) sous forme de réminiscences, d’allusions, de citations, de déformations et de réécritures. C’est la centralité de la philosophie dans la vie lettrée qui est examinée dans ce livre, du début de l’époque impériale à l’aube de l’Antiquité tardive, tant dans le monde romain que dans le monde grec. Quels sont les auteurs qui, sans pour autant se définir comme les disciples d’une école ou comme des professeurs de philosophie, utilisent cette dernière ? Selon quelles modalités, pour quelles raisons, face à quel public le font-ils ? Font-ils usage d’une philosophie approximative en se contentant de recycler de simples topiques, ou développent-ils une réflexion approfondie et originale, témoignant d’une lecture précise des textes philosophiques ? En quoi consiste la philosophie de ces « non-philosophe », et quelle place cette appréhension élargie de la philosophie tient-elle dans la pensée et l’imaginaire à l’époque de l’Empire romain ?

Far from being confined to a closed circle of professionals, philosophy in the Roman age irrigates texts of all kinds (rhetorical, historical, poetical, dramatic), through reminiscences, allusions, quotations, deformations and rewritings.
This book examines the centrality of philosophy in scholarly life, from the beginning of the imperial era to the dawn of Late Antiquity, in the Roman as well as Greek world. Who are the authors who, even though they do not claim to be disciples of a scholl or teach philosophy themselves, make use of philosophy? In which ways, for which reasons, for which audience do they do so? Do they resort to an approximate philosophy, merely recycling topical patterns, or do they engage in deep and original reflection implying a precise reading of philosophical texts? What does this philosophy of « non-phili-osophers » consist in? What is the place of this broad approach to philosophy in Roman thought and imagination during the Empire ?

Table des matières :

  • Sophie Aubert-Baillot, Charles Guérin, Sébastien Morlet, «Avant-propos »
  • Andrea Balbo, «Les composantes philosophiques des Excerpta de Calpurnius Flaccus »
  • Nicolas Lévi, «Ovide et la notion philosophique de lois de la nature »
  • Carlos Lévy, «Philosophie et témoignage chez Philon d’Alexandrie : la question du corps »
  • Florian Barrière, «L’ombre de Sénèque : Lucain entre philosophie et poésie de la nature »
  • Cristina Viano, «Quintilien et l’histoire de la philosophie : la réappropriation et les quaestiones philosopho conuenientes »
  • Mélanie Lucciano, «La métaphore de la cire : réutilisation d’un motif platonicien (Théétète, 191-195) à Rome »
  • Ermanno Malaspina, «Euphratès, Artémidore et ceux qui sapientiae studium habitu corporis praeferunt (Ep., I, 22, 6) : la place de la philosophie dans la culture de Pline »
  • Mauro Bonazzi, «Lucien et le scepticisme de son époque »
  • Pierre Chiron, «Les sources philosophiques du prologue d’Alexandros au De figuris (p. 9-14 Spengel III) »
  • Joanna Komorowska, «Fate, Knowledge, and Demonic Protection: Philosophy and the Astrological Work of Vettius Valens of Antioch  »
  • Emma Ramsey, «Apuleius Philosophus Platonicus? Apuleius’ Self-Presentation in the Apologia »
  • Alessandro Garcea, «Nec ignara philosophiae: Imperial Logic and Grammar in the Light of Gellius’ Noctes Atticae »
  • Agnès Bastit, «Irénée philosophe ? L’arrière-plan philosophique grec de l’oeuvre d’un polémiste et théologien chrétien »
  • Frédéric Chapot, «Dialogue d’un chrétien avec la philosophie, ou Du bon usage de la proximité. Remarques sur le prologue du De anima de Tertullien »
  • Sophie Van der Meeren, «Μάλα σωκρατικῶς : formes, fonctions et représentations du ‘‘discours’’ philosophique chez Origène, d’après le Discours de remerciement »
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