Le baptistère Saint-Jean de Poitiers – De l’édifice à l’histoire urbaine

Bibliothèque de l’Antiquité Tardive 26
2014

Ce volume retrace l’histoire du Baptistère Saint-Jean de Poitiers en grand détail, depuis ses débuts en 360 jusqu’à maintenant.

Préface de Charles Bonnet, contributions de Brigitte Boissavit-Camus, Jean-François Reynaud, Stéphane Buttnër, Anne Flammin, Serge Dalle, Laurent Prysmicki, Annie Blanc, Nadine Rouquet et de Michel Rérolle ; collaboration de Marie-Thérèse Camus et de Jean-François Amelot.
En 1995, une équipe pluridisciplinaire a entrepris de revoir, grâce à un examen minutieux des maçonneries et des vestiges archéologiques, l’architecture, le décor et la chronologie du baptistère de Poitiers. L’ouvrage rend compte à travers diverses contributions des résultats de ce programme. Ces derniers modifiant les interprétations admises à la suite des fouilles du père de La Croix (1903) puis de François Eygun (1964), leur diffusion nécessite d’évoquer l’histoire des recherches sur l’édifice et sur la place qui fut la sienne dans l’histoire de l’art chrétien du haut Moyen Age occidental, et de les confronter, in fine, à l’état actuel de la recherche sur les baptistères. Les conditions topographiques et urbaines de l’implantation et de l’évolution de l’édifice au sein du groupe épiscopal sont aussi abordées, en particulier grâce à la découverte, dans les années 1980, de vestiges appartenant à l’ecclesia et à la domus ecclesiae.

Le baptistère conservé a été construit au Ve s., à l’emplacement d’une salle baptismale aménagée dans une domus située à l’est de la cathédrale primitive. Au VIe s., son plan est progressivement modifié, individualisant mieux les différents espaces intérieurs. Au VIIe s., une campagne d’embellissement architectural transforme son aspect, avec, entre autre, la pose des parements en petit appareil allongé et la mise en scène du décor sculpté. Les travaux de la période carolingienne semblent liés à l’adaptation de l’édifice aux évolutions liturgiques et ecclésiales. La reconstruction du XIe s. fixe sa physionomie définitive avec la reconstruction de la salle occidentale et la pose de peintures de qualité. Ces travaux, alors que le sacrement du baptême était transféré aux paroisses urbaines et que l’édifice était désormais éloigné de la cathédrale, montrent la volonté de l’Eglise de Poitiers de maintenir le souvenir de sa fonction initiale, exprimé symboliquement jusqu’au XVIIe s, et de garder un lien fort avec le dernier édifice en élévation du vieil episcopium. Après la Révolution, l’édifice fut sauvé de la destruction grâce à l’action des érudits locaux, de la Société des Antiquaires de l’Ouest et de personnalités parisiennes comme Lenoir ou Mérimée. Racheté par l’Etat, il devient alors un objet scientifique, un bien patrimonial et une structure muséale ; une histoire récente dont témoignent restaurations et fouilles.

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