Faire réseau dans les Afriques de langue portugaise. Appel à communications

Une demi journée inaugurale est organisée le 21 octobre 2023

Salle 3.06, Bâtiment Recherche Sud, Campus Condorcet, Aubervilliers

Présentation :

REDAfricas est un réseau de recherche issu de l’initiative d’un groupe de jeunes chercheur·se·s dont les travaux concernent les pays africains de langue officielle portugaise et leurs diasporas. Il tient sa demi-journée de lancement autour du thème « Faire réseau dans les Afriques de langue portugaise et leurs diasporas ».

En proposant cette thématique, nous souhaitons aborder l’aspect actif et créatif qui engendre la naissance et le maintien d’un réseau, depuis sa création jusqu’à sa disparition ou transformation. Faire réseau, c’est le créer, le maintenir et le faire évoluer, mais aussi tenter, voire échouer, à le faire. Les réseaux peuvent être étudiés à partir de leurs caractéristiques : échanges économiques, politiques, artistiques et sociaux. Ils peuvent également être abordés à différentes échelles, des réseaux locaux à ceux plus internationaux et globaux. Sont-ils formels, comme peuvent l’être les réseaux professionnels, ou plutôt informels comme le sont les réseaux d’amitié et de solidarité ?Sont-ils hiérarchisés ou multipolaires, stables ou éphémères ? Quels en sont les protagonistes centraux et périphériques ?
Dans le cadre de cet événement, REDAfricas lance un appel à communication auprès des masterant·e·s, doctorant·e·s, docteur·e·s, post-doctorant·e·s étudiant les Afriques de langue portugaise officielle et leurs diasporas, dans les disciplines des sciences humaines et sociales, arts et lettres. Les propositions doivent s’inscrire dans l’un des axes suivants :

Axe 1 – Réseaux des savoirs et des idées.

Il s’agira d’étudier les réseaux formels et informels par lesquels circulent les savoirs, idées et concepts. Ces réseaux peuvent être eux-mêmes conséquences d’échanges dans le temps long ou plus récents, comme les réseaux intellectuels panafricanistes et décolonialistes de l’histoire récente (par exemple le réseau d’Amilcar Cabral). Il peut également s’agir de l’étude des réseaux empruntés par une notion comme celle de l’afro-luso-tropicalisme. Cet axe permettra également de s’interroger sur les transformations des idées en réseau et pourra être l’occasion d’une réflexion sur les notions d’hybridation, de métissage et multiculturalisme. Au-delà des acteur·rice·s qui participent à l’élaboration et au maintien de ces réseaux, les réflexions pourront aussi porter sur les supports de ces circulations comme les textes et discours (on peut penser aux textes du rappeur Azagaia qui circulent dans toute l’Afrique), ainsi que sur les institutions dans lesquelles ils se développent comme les universités. Ce ne sont cependantpas seulement les savoirs légitimes qui nous intéressent, circulant dans des institutions reconnues, mais aussi les réseaux informels de connaissances et d’idées comme les réseaux activistes féministes à l’instar de celui d’Isabel Casimiro au Mozambique.

Axe 2 – Réseaux de personnes.

Cet axe permettra d’évoquer les causes, conséquences et modalités des déplacements des personnes au sein des pays de langue officielle portugaise en Afrique et au-delà, ainsi que les réseaux que les personnes en mouvement construisent au cours de leurs déplacements, au départ ou à l’arrivée, à différentes échelles. On peut penser, par exemple, à la formation de l’axe sud de la traite atlantique, à la structuration de la traite des esclaves à l’intérieur de l’empire portugais, ou à l’axe luso-brésilien, mais aussi aux réseaux esclavagistes internes au continent africain. On pourra également s’intéresser au « tournant historique » étudié par Åkesson dans les migrations entre le Portugal et l’Angola, alors que les citoyen·ne·s portugais·ses sont de plus en plus nombreux à émigrer vers l’Angola ; aux réseaux mis en place par les pouvoirs coloniaux entre et au sein des empires comme le réseau administratif et économique de l’Estado da India entre Lisbonne et Goa ou encore aux réseaux de travailleur·se·s entre l’Angola et São Tomé. Cet axe soulève la question des limites spatiales : les réseaux de personnes peuvent utiliser les frontières, mais ils les débordent aussi. Ces circulations d’individus, seuls ou en groupe, de manière volontaire ou subie, empruntent des routes qui relient des espaces africains et intercontinentaux. L’axe permettra de présenter les déploiements globaux des réseaux présents dans les espaces africains de langue portugaise et leurs diasporas. Ainsi, s’intéresser aux logiques réticulaires permet de proposer une autre géographie des Afriques de langue portugaise et de leurs diasporas.

Axe 3 – Objets en réseau.

Cet axe permettra d’aborder la question des réseaux d’un point de vue de la culture matérielle, depuis la question de la fabrication des artefacts et objets à celle de leurs circulations. Comment se reconfigurent les réseaux empruntés par les objets, dans le temps long ? Comment se co-construisent les transformations économiques à l’échelle africaine et mondiale, et quel impact cela a-t-il sur les réseaux des espaces africains ? Quelles transformations affectent les objets dans les réseaux qu’ils empruntent, que ce soient à l’état de matières premières (or et ivoire de la vallée du Zambèze à l’époque moderne), ou après leur transformation (machiras tissés par les Maraves et les Macuas, sculptures en bois ou ivoire Chokwe, perles et céramiques importées du Moyen-Orient et d’Inde à l’époque moderne, objets des pratiques religieuses et spirituelles comme les supports du vaudou) ? On pourra s’intéresser également à la circulation des préparations culinaires en suivant, par exemple, la circulation du manioc des Amériques vers l’Afrique ou l’huile de palme à l’intérieur de l’Afrique et vers les Amériques. On pourra aussi s’interroger sur la circulation des formes artistiques et visuelles et leur façonnage en contexte colonial et postcolonial, comme c’est le cas de l’azulejo.


Les propositions sont à envoyer formulées comme suit :

• un courte biographie et un résumé du sujet de recherche (sujet de thèse, de mémoire, de postdoctorat,
etc.) de 500 mots maximum,
• un résumé du projet de poster d’environ 500 mots environ,
• une bibliographie indicative (1 page maximum).

Les propositions, ainsi que toutes questions relatives à l’appel doivent être envoyées au mail
suivant : redafricas@gmail.com, avant le 30 septembre 2023.

Comité d’organisation :

  • Charles Clément (Doctorant, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Orient & Méditerranée),
  • Carla Francisco (Docteure, Institut des mondes africains – IMAf),
  • Amélie Lemanceau (Doctorante, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Orient & Méditerranée),
  • Marie Sebillotte (Doctorante, EHESS, Institut des mondes africains – IMAf).