Elisabetta NERI
Fonctions et responsabilités
Individual Fellowships | Marie Skłodowska-Curie
Informations complémentaires
Individual Fellowships | Marie Skłodowska-Curie
Archéologue des matériaux, j’ai une formation et un parcours interdisciplinaire (lettres classiques, histoire, archéologie, archéometrie) et diachronique (Antiquité romaine et Moyen-Age), qui se reflète dans mes travaux, reliant culture matérielle (archéologie et science des matériaux) et culture existentielle (histoire des mentalités et des cultes).
Docteure en archéologie en Italie (2012), j’ai travaillé comme chercheur et enseignante 8 ans en France (CNRS, SU, UCP, UPN). Des collaborations actives sur le terrain en Italie, Albanie, Tunisie et Turquie ont alimenté mes recherches sur les productions artistiques (mosaïques, peinture, statues polychromes) et sur le mobilier produits avec les même matériaux (verre et métaux précieux), ainsi que l’étude de leur contexte de réception et utilisation : vestiges archéologiques, culture matérielle, sources écrites et analyses phisico-chimiques y sont interrogées pour restituer des phénomènes économiques et historico-religieux.
Très attachée à la transmission du savoir, j’ai enseigné histoire ancienne et byzantine, archéologie et histoire de l’art (800 heures).
Autrice de 80 publications et collaboratrice scientifiques des Musées (e.g. Bardo-Tunis), je suis membre de l’Accademia ambrosiana, qualifiée MCF en France et en Italie.
Projet : PolyChromA : la signification de la couleur dans les statues romaines africaines
Bourse IF Marie Curie pour étudier la matérialité et la signification socio-religieuse des couleurs sur des statues d’Afrique proconsulaire.
Elisabetta Neri étudiera dans ce cadre la polychromie d’une cinquantaine de statues impériales romaines en Afrique proconsulaire de la collection du musée du Bardo à Tunis afin de comprendre la signification socio-politique et religieuse de leur couleurs, en questionnant aussi les sources écrites et iconographiques qui représentent leur couleurs.
Le projet porte sur une période de deux ans et se réalise en collaboration avec l’INP de Tunis (Fathi Béajoui) et l’Université Paris-Sorbonne (Francois Baratte) et sous la supervision de David Strivay (Université de Liège, département de Physique nucléaire).
Le caractère pluridisciplinaire de l’Unité de recherche dans laquelle la chercheuse travaillera (Unité de recherche AAP / Faculté des Sciences / Faculté de Philosophie et Lettres), associe sciences des matériaux et sciences humaines, ce qui constitue un cadre idéal pour cette recherche, structurée autour de deux axes :
1. l’étude des traces matérielles de couleur sur les statues du Musée du Bardo grâce aux instruments et à l’expertise du laboratoire d’accueil
2. l’interprétation de la signification socio-religieuse et politique de la couleur détectée à travers les sources textuelles et iconographique.
L’Afrique proconsulaire offre un terrain privilégiée pour la richesse des vestiges matérielles, jamais étudiées, et sources textuelles et iconographique qui interprètent leur signification.
La signification sociale de la couleur – point de rencontre entre la perception et la matérialité – est la grande question soulevée par le projet, abordée à travers l’étude des couleurs de la statuaire romaine, souvent volontairement effacées à l’époque néoclassique. Le projet s’attache donc, à travers les sculptures de la collection du musée du Bardo à Tunis, à étudier les caractères techniques de leur polychromie, et la valeur sociale et culturelle, voire politique de l’utilisation des couleurs dans la représentation des dieu et hommes qui habitaient la ville romaine.
« Ce projet offre une occasion précieuse d’étudier le domaine mal compris et peu connu de l’archéologie de la couleur, en combinant les sciences humaines et matérielles, explique la chercheuse ».
Les données obtenues, organisé dans une base des données open source, seront interprétées pour reconstituer les couleurs des hommes et des dieux et l’interprétation que la société en donnait. L’évaluation globale des données permettra de tirer des conclusions plus larges sur les variations dans l’utilisation de la couleur, sur l’introduction des cultes et leur réception.
L’originalité du projet de recherche d’Elisabetta Neri réside dans l’utilisation des restes matériels de couleur afin d’interpréter des phénomènes culturels : l’utilisation politique de la couleur et son rôle de marqueur de la perception des idoles et des cultes qui leur sont adressés.