Al-Shihr

Mission achevée

Localisation : 14°45’26.57″N ; 49°37’10.52″E

Directeur : C. Hardy-Guilbert (O&M-IM) ; 1996 – 2002 puis 2007

La ville portuaire d’al-Shihr mentionnée par plus de vingt auteurs médiévaux est l’objet de recherches archéologiques depuis 1996. Le commerce maritime y est de tout temps relaté à la fois avec l’arrière-pays du Hadramawt, avec Aden, l’autre port yéménite méridional, et les pays qui bordent le golfe Persique et l’océan Indien jusqu’à la Chine, en particulier, pour le poisson, l’encens et l’argent.
Sur le tell d’al-Qarya, quartier situé au cœur de la médina actuelle, les quinze niveaux d’habitat découverts attestent une occupation islamique datant de la fin du VIIIe siècle jusqu’à nos jours. En ce lieu, la première occupation se limite à des installations d’habitat précaire à laquelle succède, aux Xe-XIe siècles, une importante occupation de bâtiments en dur.
A la fin du XIIIe siècle apparaît un changement radical de la fonction de cette zone transformée, pour une activité de traitement du poisson, en esplanade couverte de huttes, de fours et de fosses cendreuses. Des bâtiments en matériaux durs sont à nouveau construits à la fin du XIVe-début du XVe siècle auxquels se superposent quatre autres niveaux principaux jusqu’aux XVIIIe-XIXe siècles. Lors de sa découverte, en 1995, le site était, en grande partie, scellé par une couche de terre dure mêlée à de l’huile de poisson avec un soubassement de galets. Elle était destinée au séchage du poisson cru. La céramique associée à ces niveaux corrobore ce que les textes nous ont appris en attestant la vitalité des échanges commerciaux dès le IXe siècle avec Zabîd et Mawza‘, en Tihâma, mais également avec le golfe Persique – un assemblage samarrien y est présent sur 500 m de littoral – l’Afrique, l’Inde et la Chine des Tang (céramique Changsha).
Les fouilles menées de 1996 à 2002 ont été reprises en 2007. Une première mission d’étude du matériel en vue de la publication de synthèse a été effectuée durant cette dernière campagne (octobre-décembre 2007). À l’analyse de la céramique commune (contrôle de l’enregistrement) se sont ajoutées une étude spécifique du verre et celle des brûle-parfums de toutes les époques.
La réouverture des niveaux du XIe siècle a permis la découverte d’un ensemble de matériel abbasside de première qualité : coupes à glaçure monochrome blanche, imitant la porcelaine chinoise, coupe à lustre métallique, coupe à glaçure blanche à décor bleu de cobalt.

Financement : MAEE, Equipe de recherche : Islam Médiéval de l’UMR 8167, CEFAS

Collaboration : Haute Autorité des Antiquités et des Musées du Yémen