Les animaux adorateurs de Dieu avant toute chose

Présentation :

Il s’agit de penser l’animal non plus à partir du matériau des fables (qiṣaṣ al-ḥayawān) ou des traités de zoologie (k. al-ḥayawān), mais en partant des récits édifiants à portée religieuse. L’objectif est de penser la position de l’animal dans la sphère religieuse sous un angle inédit : non pas l’animal comme objet du culte – c’est l’idole –, ni comme moyen du culte – c’est le medium sacrificiel –, mais comme sujet du culte, car :

أَلَمْ تَرَ أَنَّ اللَّهَ يُسَبِّحُ لَهُ مَن فِي السَّمَاوَاتِ وَالأَرْضِ وَالطَّيْرُ صَافَّاتٍ كُلٌّ قَدْ عَلِمَ صَلاتَهُ وَتَسْبِيحَهُ

« Ne vois-tu pas tous les êtres des cieux et de la terre et les oiseaux en rangs louer Dieu ? Chacun connaît sa prière et sa louange ».
Sourate de la lumière, 24:41.

La théologie musulmane a pensé, et continue de penser, la subjectivité religieuse de l’animal sous deux modes bien distincts : la soumission (al-tasḫīr) et la louange (al-tasbīḥ).
Leur enquête relève bien entendu de la théologie classique, en particulier de l’anthropologie religieuse : quelle est la place de l’homme relativement à l’animal dans la Création ? de la sotériologie : peut-on poser une souffrance animale sans promesse de rétribution ? et de la mystique. Dans cette mesure, une étude comparative avec les autres traditions religieuses s’impose. La thématique engage également l’ethnologie puisque l’interprétation du comportement et des sons animaux en termes d’adoration est extrêmement répandue dans le monde musulman, et, la piété animale relevant d’une religion sans loi, ouvre au renouveau de la théologie des religions en théologie du religieux.

Réalisations :

  • colloque Les animaux adorateurs de Dieu avant toute chose, 18 novembre 2022. Cnrs- Campus Villejuif