Littératures populaires du Levant. Archiver, analyser et conter le Roman de Baybars au XXIe siècle

Présentation :

Le programme Littératures Populaires du Levant (LiPoL), coordonné par Iyas Hassan et financé par l’Agence Nationale de la Recherche(projet ANR-19-CE27-0024), est un programme de recherche pluridisciplinaire portant sur un vaste ensemble de manuscrits du Roman de Baybars (la « Sîra », Sīrat al-Malik al-ẓāhir Baybarṣ) et leur édition partielle aux Presses de l’Ifpo.  Composé de plus de dix millions de caractères, ce texte est le plus grand corpus jamais publié en moyen-arabe et constitue un objet de recherche unique dans ce domaine.

Les manuscrits, collectés par des chercheurs de l’IFEAD à Damas dans les années 1990 et 2000, ont été numérisés par photographie à la fin des années 2000. C’est ainsi que LiPoL dispose maintenant de plus de 30.000 fichiers, représentant environ 60.000 pages de cahiers utilisés par les conteurs des cafés de Damas au cours du XXe siècle. Dans le cadre d’un partenariat entre le projet Bibliothèques d’Orient de la BnF, l’Ifpo et le programme LiPoL, ces images ont été intégrée à Gallica en 2020. 

En se repenchant sur ces cahiers, les membres du programme se sont dotés de plusieurs objectifs pour valoriser ce riche patrimoine culturel et scientifique : relancer la recherche dans le domaine de la littérature populaire levantine, mettre en libre accès la version numérique des manuscrits et leur édition numérique, mais aussi soutenir et accompagner les jeunes conteurs du Proche-Orient qui font revivre la tradition du conte oral.

Sept pôles académiques travaillent en coordination pour l’avancée du programme : les universités Lyon 2 et Lyon 3AMU, Sorbonne Université, la MMSH, l’Inalco et l’Ifpo.

Dans cette optique, plusieurs axes de recherches seront développés :

– un axe numérique, sous la responsabilité de Jean-Christophe Peyssard, qui visera à faire une édition numérique critique du texte et à créer un instrument de recherche des manuscrits numérisés, mis en lien avec un outil de transcription collaborative en libre accès ;

– un axe linguistique, sous la responsabilité de Georges Bohas, qui s’attachera à l’étude du moyen-arabe, forme particulière d’arabe utilisée pour le récit de la Sîra ;

– un axe socio-historique, sous la responsabilité de Philippe Bourmaud, qui mettra en lumière les liens entre les thématiques abordées par le récit et le public auquel il s’adresse ;

– un axe esthétique, sous la responsabilité d’Iyas Hassan, consacré aux aspects proprement littéraires du texte, de ses origines médiévales à sa narration contemporaine.