Repenser le Sahara médiéval (XIIIe-XVIe siècles): documents connus, lectures inédites

Présentation :

Oasis de la vallée du Draa © A. Charpentier

Ce projet de recherche vise à explorer le Sahara à la fin du Moyen Âge à travers la relecture de documents de nature et d’origine diverses qui ont trop fréquemment été analysés de façon cloisonnée par des spécialistes de différentes aires géographiques, ou qui ont été négligés par une historiographie dépassant rarement les frontières de l’Europe actuelle et considérant cet espace comme exotique et marginal. L’enquête se focalise sur le Sahara central et occidental qui apparaît comme un espace présentant une cohérence à la fois culturelle, économique et religieuse. Elle se concentre sur la période allant du XIIIe au XVIe siècle, marquée par un appauvrissement documentaire conséquent, entre la richesse apportée par les sources issues de la Geniza du Caire disponibles jusqu’aux années 1250, et le renouveau apporté par les sources directes occidentales au début du XVIe siècle. Du point de vue historique, cette période se situe entre la formation de l’Empire de Mali dans le courant du XIIIe siècle et les années 1530, moment où l’expansion portugaise sur les côtes atlantiques, les conquêtes ottomanes en Afrique du Nord et les premières pénétrations européennes au Sahara bouleversent cet espace. À travers une approche multiscalaire, du local au global, nous présenterons le Sahara non seulement comme une interface dynamique, capable d’assurer la connexion et la mise en étroite relation des territoires qui l’entourent, mais également comme une aire chrono-culturelle à part entière. Il conviendra de s’interroger sur la pertinence du Sahara en tant qu’objet historique, de préciser les représentations et les imaginaires mis en œuvre à l’époque médiévale, d’approfondir la connaissance des relations entre l’homme et son environnement, et d’explorer le Sahara médiéval en tant qu’espace connecté à travers les réseaux commerciaux, notamment juifs, et les réseaux de diffusion des savoirs. Ce projet apparaît également comme le moyen de contourner les obstacles tristement liés au contexte géopolitique actuel, empêchant toute émergence de nouvelles sources.

Fortin almohade proche de Sijilmasa © C. Capel

Un séminaire dans les thématiques du projet de recherche est organisé à raison d’une journée par mois (le vendredi de 11h à 13h à l’ISSMM).