Sarda

 

Le site de Shurdhah (ancienne évêché latine de Sarda), actuellement pris dans les eaux du Drin, se trouve à mi-distance de Komani à Shkodra. De presqu’île transformée en île après l’installation des barrages hydroélectriques de Komani et de Vau i Dejës (années 1980), le site est aujourd’hui inoccupé. Il conserve les restes, en partie en élévation, de la ville médiévale intra-muros de 4 ha. Les deux enceintes sont encore en grand partie visibles. La ville hors-les-murs a été recouverte par les eaux du lac. Le site a fait l’objet de relevés en 1970 et de la restauration d’une porte de ville et de deux édifices religieux.

Le programme de recherche archéologique de Sarda s’intègre à la mission «de la basse Vallée du Drin », Ministère des Affaires étrangères et du Développement international en 2017, sous la direction de E. Nallbani (CNRS, UMR Orient & Méditerranée) et de E. Metalla (Institut archéologique de Tirana), après deux courtes campagnes exploratoires et de couverture photo géo-référencées, menées par la même mission en 2015 et 2016. Elles ont confirmé le grand potentiel archéologique de cette place-forte qui fut fondée au VIe et abandonnée au XVe siècle au moment de l’invasion ottomane. Ce potentiel avait déjà motivé la conduite d’opérations de fouille durant les années 1970, à l’occasionnée de la construction du barrage hydroélectrique.

L’intérêt d’une étude du site réside principalement dans le statut même de Sarda qui accueille le siège du premier évêché catholique du diocèse de Pulatium, sortant de l’ancien cadre byzantin pour se positionner au XIe siècle dans l’archevêché d’Antivari, rattaché administrativement à la juridiction de Rome. Il est donc un site privilégié, figé par l’abandon et « préservé » par les eaux, pour observer la transformation et la coexistence des deux rites chrétiens, oriental et occidental, toujours dans cette perspective de comparaison régionale.

L’objectif de la mission est de mettre en évidence l’organisation générale de la ville et l’évolution de son tissu urbain, de compléter l’ancien plan urbain très lacunaire, et de documenter toutes ses composantes : les deux remparts, les nombreux bâtiments de caractère religieux, qui se révèle au nombre de quatorze, les bâtiments civils : maisons, ateliers de production etc. La mission a également programmé la télédétection de Sarda au LIDAR conjointement au site de Komani.

Partenaires institutionnels
Université hébraïque de Jérusalem, Institut archéologique d’Albanie.
Ministère française des Affaires étrangères et du développement international (MAEDI), Mission « Basse vallée du Drin au Moyen-Âge, Albanie » (dir. E. Nallbani)
Ecole française de Rome
Labex RESMED, Investissement d’Avenir
Institut archéologique d’Albanie (Centre d’Etudes albanaises – Ministère de l’Education Nationale de l’Albanie)
Directorat Régional de la Culture Nationale de Shkodër (Ministère de la Culture de l’Albanie)
CNRS (UMR 8167, composante monde byzantin)
Ambassade de France à Tirana
Parcs archéologiques de Lezha

Partenaire privé
Association ArkeoDrin

Collaborations scientifiques avec des membres des institutions suivantes
UMR 7264-CEPAM (Nice)
Mission archéologique française d’Apollonia (Albanie)
INRAP
Direction de l’Archéologique Préventive (Communauté d’Agglomération de Douaisis)
Center for Research on the Antiquity of Southern Europe/Université de Varsovie

Publications
Articles
NALLBANI Etleva, Bonfand Y, Metalla E, Vatteoni S, Tota U, 2015, « Komani (Dalmace) », Candavia 6, 2016, p. 335-349.