Rencontres d’Antiquité Classique et Tardive (10 février 2016)
– Mercredi 10 février 2016
_ de 17h à 19h
_ Collège de France, salle Lévi-Strauss
_ 52, rue du Cardinal Lemoine, 75005 Paris
Programme
- – Anne-Valérie PONT, Maître de conférences en Histoire romaine, Université Paris-Sorbonne
« ALTÉRATIONS DU MODÈLE CIVIQUE EN ASIE MINEURE DE TRAJAN DÈCE À CONSTANTIN. BILAN D’UNE ENQUÊTE ET PERSPECTIVES ».
RÉSUMÉ :
_ Entre le milieu du IIIe s. et 330, les cités d’Asie mineure furent soumises à des épreuves militaires, à la pression du pouvoir central et à des remaniements religieux sans précédent. Il est difficile de parler encore dans cette région de « cité antique » après la fin du IIIe siècle. Mais, de préférence à la ruine décrite par les auteurs antiques, un nouvel examen des sources disponibles permet d’écarter l’hypothèse faisant des sociétés civiques les impuissantes victimes d’une conjoncture soudainement défavorable. On évoquera les difficultés de l’enquête sur les sources relatives à cette période (documents épigraphiques, juridiques, mais aussi patristiques et hagiographiques) ainsi que les limites des modèles interprétatifs habituellement avancés du déclin ou, plus récemment, de la continuité, pour proposer d’autres pistes. Nous verrons enfin comment la compréhension de la ‘‘fin’’ de ce système politique et institutionnel local permet de mieux qualifier, rétrospectivement, les conséquences juridiques et sociales de l’intégration des cités grecques à l’empire selon les principes mis en oeuvre dès l’époque augustéenne.
- – Alexis CHRYSSOSTALIS, Chargé de mission aux « Actes de l’Athos »
« NICÉPHORE DE CONSTANTINOPLE (758-828) : TÉMOIN DE L’ICONOCLASME, THÉOLOGIEN DE L’IMAGE »
RÉSUMÉ :
_ Érudit byzantin qui participa dans sa jeunesse au Concile de Nicée II (787) comme secrétaire impérial, puis patriarche iconophile déposé par l’empereur Léon V au début de la deuxième période de l’iconoclasme (815), vénéré comme saint par l’Église d’Orient dès le IXe siècle, Nicéphore de Constantinople est un témoin exceptionnel de la querelle iconoclaste (727-843). Il est également l’auteur de plusieurs textes doctrinaux, essentiellement antirrhétiques, qui constituent des sources, uniques parfois, lesquelles nous permettent de connaître l’argumentation iconophile du deuxième iconoclasme, et de reconstituer, au moins partiellement, les textes iconoclastes que Nicéphore cite dans ses écrits pour les réfuter. Par ailleurs, les écrits antirrhétiques de Nicéphore témoignent de l’emploi de sources, philosophiques et théologiques, qui lient directement sa pensée à l’héritage patristique et philosophique de l’Antiquité tardive.