Soirée Origène : Rencontre avec Gilles Dorival, Alain Le Boulluec et Sébastien Morlet

Mercredi 16 octobre à 19h, la librairie Guillaume Budé recevra Gilles Dorival, Alain Le Boulluec, auteurs de L’Abeille et l’Acier. Clément d’Alexandrie et Origène, et Sébastien Morlet, auteur de Symphonia. La concorde des textes et des doctrines dans la littérature grecque jusqu’à Origène.

La parution conjointe, en juin 2019, de ces deux ouvrages a suscité un regain d’intérêt pour l’auteur chrétien et père de l’exégèse biblique. Ces publications font écho à la réédition attendue du classique de Marguerite Harl, Origène et la fonction révélatrice du Verbe incarné, également paru aux Belles Lettres.

Présentation des ouvrages :

Gilles Dorival, Alain Le Boulluec, L’Abeille et l’Acier. Clément d’Alexandrie et Origène.

À une génération de distance, Clément d’Alexandrie (vers 150-vers 215) et Origène (185/187-251/253) sont des représentants éminents de la tradition intellectuelle et savante d’Alexandrie. Ils l’ont profondément renouvelée en faisant appel à la Bible qu’ils lisent en s’inspirant de l’exégèse juive et chrétienne et en utilisant les ressources mises à leur disposition par la littérature et la philosophie grecques. Il y a peu de monographies récentes en français sur ces auteurs, et aucune qui les associe. Le chapitre consacré à Clément est rédigé par Alain Le Boulluec. Il retrace sa biographie, analyse chacune de ses œuvres conservées, examine sa méthode exégétique et sa manière de composer, présente ce que l’on sait de ses écrits perdus. Le chapitre sur Origène est dû à Gilles Dorival. Il décrit les instruments de travail et les éditions, s’interroge sur la possibilité d’établir sa biographie, présente ses écrits (travaux sur l’Ancien et le Nouveau Testaments, traités, lettres, fragments papyrologiques, œuvres inauthentiques), analyse les controverses qu’il a suscitées depuis l’Antiquité jusqu’à l’époque contemporaine. Un chapitre de conclusion rédigé de concert récapitule ce qui rapproche Clément et Origène et insiste sur ce qui les différencie.

Sébastien Morlet, Symphonia. La concorde des textes et des doctrines dans la littérature grecque jusqu’à Origène.

Très tôt dans la littérature grecque apparaît l’idée que certains textes « résonnent » entre eux et que d’autres, au contraire, sont en dissonance. Les commentateurs des Classiques postulent leur harmonie parfaite pour les éditer ou pour les interpréter, tandis qu’ils s’interrogent sur leur accord ou leur désaccord avec d’autres auteurs. Dans l’écriture de l’histoire, l’accord des sources est souvent allégué comme un critère de vérité. Les philosophes réfléchissent à la concorde ou au dissentiment qui règnerait chez les grands maîtres, dans les écoles qu’ils ont fondées, ou entre courants philosophiques. Les juifs puis les chrétiens poursuivent ce questionnement sur la concorde des textes et des doctrines en l’appliquant au texte biblique, dans son rapport à lui-même ou aux textes non bibliques.
À la volonté d’interpréter, de comprendre et de juger s’ajoute au cours du temps un souci de systématisation qui s’impose de plus en plus aux lettrés de l’Antiquité, mais qui ne fera jamais disparaître l’intention profonde de ces réflexions sur l’accord : établir la vérité des textes ou des idées qu’ils sont censés exprimer.

Entrée libre. Réservation conseillée au 01 44 39 84 21 ou à librairie@lesbelleslettres.com