Sirmium à l’époque des grandes migrations

Ce livre récapitule plus d’un demi-siècle de fouilles à Sirmium en se concentrant non sur tel ou tel bâtiment, comme l’ont déjà fait d’excellentes études antérieures, mais sur des dossiers envisagés autant que possible à l’échelle de l’ensemble du site, voire de la région, et sur toute la durée de l’Antiquité tardive, du IVe au VIIe siècle. Il rend ainsi enfin vraiment accessibles des données jusqu’ici dispersées dans des publications souvent difficiles d’accès. Sirmium a connu pendant cette période une histoire singulière : érigée en ville impériale au début du IVe siècle pendant la Tétrarchie, elle tombe rapidement aux mains d’envahisseurs divers (Huns, Ostrogoths, Gépides et Avars) qui se succèdent, malgré deux réoccupations par l’Empire romain d’Orient, jusqu’à ce que sa chute aux mains des Avars en 582 amorce un déclin irréversible. C’est donc un observatoire privilégié des points communs et des différences entre divers groupes humains d’une époque en interaction constante. Les différents types d’habitat installés dans les ruines du palais impérial, les nécropoles qui s’installent à l’intérieur de la ville, l’analyse anthropologique des ossements, la céramique « germanique », les nombreux objets en métal, os et verre trouvés surtout dans les tombes, un ensemble exceptionnel d’orfèvrerie et l’étude des monnaies circulant dans la région sont autant d’aspects divers de ce monde en changement, qui est loin de rompre pour autant avec la civilisation matérielle de l’Empire.

Sur le site de Peeters