De l’occupation postpalatiatale à la cité-Etat grecque: le cas du Mirambello (Crète)

Aegaeum (Annales d’archéologie égéenne de l’Université de Liège et UT-PASP) 40De l’occupation postpalatiatale à la cité-Etat grecque: le cas du Mirambello (Crète), Aegaeum (Annales d’archéologie égéenne de l’Université de Liège et UT-PASP) 40, Leuven / Liège, 2016.
ISBN: 978-90-429-3434-4. 509 p. 120​ €.​

Entre 1350 et 1200, les palais mycéniens qui régissaient le monde égéen sont successivement détruits et la progressive dissolution de l’administration palatiale entraîne la disparition de ses principales manifestations (archives en linéaire B, architecture monumentale, arts mineurs). Il faut attendre le VIIIe s. pour voir l’écriture réapparaître, sous la forme nouvelle de l’alphabet grec, et un modèle politique inédit, celui de la cité-État grecque (polis), émerger progressivement alors. À l’issue de quelles mutations sociales, politiques, économiques et culturelles et selon quelle chronologie les communautés égéennes sont-elles passées d’un système étatique centralisé, celui des palais mycéniens, à un autre, celui de la cité-État grecque ?
Terre nourricière de la civilisation minoenne et carrefour des routes maritimes reliant le monde égéen à la Sicile et à l’Italie du Sud, à l’Anatolie et au Levant, à l’Égypte et à la Libye, la Crète représente un terrain particulièrement riche pour répondre à cette question. L’un des objectifs de cette étude étant d’échapper aux cloisonnements thématiques traditionnels et de convoquer l’ensemble des sources disponibles sur le sujet, son cadre géographique est réduit à une unité pertinente et bien documentée de l’île : le pourtour de la baie du Mirambello, région charnière entre la Crète centrale et la Crète orientale. Cette partie de l’île, qui a fait l’objet d’une exploration archéologique intensive depuis la fin du XIXe s., a en particulier livré de très nombreux sites datés entre la fin du Bronze Récent et le Premier Âge du Fer et a vu se développer le centre urbain de sept poleis.
En fonction des phases chronologiques identifiables et de la typologie des sites recensés, des schémas d’implantation peuvent être dégagés et représentés par une série de cartes SIG. L’évolution des structures sociales, des stratégies économiques, des orientations culturelles et des organisations politiques au cours de la période peut également être envisagée, à partir des vestiges de la culture matérielle relevant du religieux, du funéraire, du résidentiel et du politique. Au final, il apparaît que c’est dans la première moitié du VIIe s. avt n. è. qu’il faut situer l’émergence de la cité-État grecque dans cette région de Crète et que celle-ci se produit au terme d’un long processus de formation, initié au lendemain de l’effondrement du Palais de Knossos. Si la naissance de la polis dans le Mirambello constitue bien une rupture majeure d’ordre politique, elle s’appuie en revanche sur des structures sociales et des éléments culturels préexistants, qui trouvent leur origine à la fin du Bronze Récent.
L’ensemble de la documentation rassemblée pour cette étude est proposée dans la Deuxième Partie du volume : la présentation des sites inventoriés prend la forme de notices systématiques conçues dans l’optique de la recherche et illustrées de cartes, de plans, de dessins et de photographies.
aegaeum40_contents.pdf