Cultures en contact

Cette thématique est abordée à travers deux mondes : le monde cunéiforme du Bronze récent (1600-1200) et celui des Phéniciens (époques achéménide et hellénistique). Il s’agit là de deux types d’acculturation, de contacts et d’échanges : l’un intellectuel et d’érudition visant le monde des scribes, tandis que l’autre est celui de royaumes sous influence politique et économique. Dans tous les cas, il s’agira d’envisager l’ampleur du phénomène et ses conséquences culturelles.

  • La réception de la culture écrite babylonienne au Proche-Orient au 2e mil. av. J.-C. en Syrie et en IranLa culture babylonienne se répand au Proche-Orient et de nombreux scribes non babyloniens apprennent les langues sumérienne et babylonienne sur des manuels babyloniens importés puis copiés. La diffusion de la culture babylonienne va au-delà des textes scolaires : ce sont des copies des grands textes littéraires (Gilgameš, le déluge, etc.) ou des recueils scientifiques (mathématiques, divination) babyloniennes qui sont copiés de l’Égypte au Hatti et de la Méditerranée à l’Élam (en Iran). Le point central sera l’étude des scribes et de leurs « écoles » afin de tenter de mieux cerner les usages locaux (tant graphiques que linguistiques) et les liens des scribes avec la culture babylonienne qu’ils connaissent plus ou moins bien et avec plus ou moins de distance.
  • La Phénicie entre l’époque achéménide et l’époque hellénistique

La Phénicie est une région particulièrement propice à l’étude des transitions, des échanges et des phénomènes d’acculturation qui caractérisent le passage de l’époque achéménide à l’époque hellénistique dans la mesure où elle a, à partir des guerres médiques, servi d’interface entre les cités grecques (en particulier Athènes) et le Grand Roi. L’organisation des cités phéniciennes leur a en outre permis d’être considérées comme suffisamment proches du modèle grec, dans leurs structures, pour ne pas être refondées et conserver, pour partie, leurs modes de fonctionnement propres. Elles constituent donc un terrain de recherche particulièrement propice pour appréhender les rythmes de l’intégration au monde grec et en particulier la part des héritages de l’époque achéménide dans le domaine des institutions, des cultes et de la langue, qui sont les trois thématiques privilégiées par cet axe.