
La collection Bilans de recherche, éditée par l’Association des Amis du Centre d’Histoire et Civilisation de Byzance, offre des recueils thématiques par des byzantinistes de renom. A ce jour, 9 volumes ont paru à un rythme soutenu depuis 2007.
11. – Marie-Hélène Congourdeau, Corps naissant, corps souffrant. Anthropologie, médecine, épidémies à Byzance, 2021.
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Ce volume réunit vingt études parues entre 1982 et 2018. Elles sont regroupées autour de la question du corps, en formation dans le sein de sa mère (corps naissant), ou aux prises avec la maladie et les épidémies (corps souffrant). Les articles rassemblés dans la première partie (Autour de l’embryon) convoquent l’histoire de la médecine, de la philosophie, de la théologie ou du droit, pour présenter l’enfant à naître, la formation de son corps, le surgissement de son âme, son émergence à la lumière, mais aussi sa négation par le recours à des abortifs. Les articles de la seconde partie (Médecine, maladies, épidémies) présentent la médecine byzantine, héritière de la médecine grecque mais ouverte aux autres aires médicales (Occident, monde arabe ou persan), mais aussi la façon dont la société byzantine affronta les défis (particulièrement théologiques) suscités par l’irruption des grandes épidémies, la variole et surtout la peste (Peste de Justinien au VIIe siècle, Peste noire à partir du XIVe siècle et jusqu’à la fin de l’empire). |
10. – Denis Feissel, Études d’épigraphie et d’histoire des premiers siècles de Byzance, 2020.
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Les trente-deux études reprises dans ce recueil, initialement parues de 1976 à 2014, ont été groupées en trois parties. La première, sans visée systématique, explore Quatre aspects de l’épigraphie protobyzantine. La suivante, Épigraphie et aires régionales du monde protobyzantin, occupe plus de la moitié du volume. Constantinople, l’Asie Mineure occidentale, l’Isaurie et la Cilicie, la Syrie et la Phénicie, d’où proviennent la plupart des documents étudiés, révèlent d’une province à l’autre de fortes identités locales. L’épigraphie des Orientaux en Occident témoigne en outre d’intenses mouvements de population. La dernière partie du recueil, Prosopographie et historiographie au siècle de Justinien, associe inscriptions et sources littéraires, notamment dans des études d’histoire administrative. D’autres contributions font appel à trois grands témoins de leur siècle, Procope, Lydos et Malalas. Le volume s’achève avec le règne de Maurice, qui n’est pas loin de marquer la fin du monde antique. |
9. – Jean-Marie Martin, Byzance et l’Italie méridionale, 2014.
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Ce volume présente la réédition de trente articles, contributions à des colloques et à d’autres volumes collectifs, publiés entre 1980 et 2009, et rassemblés de façon thématique, indépendamment de la date de leur première publication. Ils sont regroupés en deux sections ; la première (nos 1-12) a pour objet l’Italie méridionale byzantine et l’action de l’Empire et de l’Église byzantine dans cette région ; la seconde (nos 13-30) est consacrée à certains aspects de l’histoire médiévale de l’Italie méridionale, lombarde et normande aussi bien que byzantine, et regroupe des textes qui concernent l’économie (nos 13-18), la société – du droit personnel aux pratiques sociales (nos 19-22), certains éléments institutionnels (nos 23-25), enfin quelques aspects de l’histoire religieuse – du culte des images à l’hagiographie et aux cartulaires (nos 26-30). On s’est efforcé de mettre à jour la bibliographie et, parfois, de mettre en perspective certains points qui ont fait l’objet de recherches ultérieures. |
8. – Gilbert Dagron, Idées byzantines (2 tomes), 2012.
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Sont ici réunis quarante articles s’échelonnant sur près de quarante années. Ils ont été corrigés lorsqu’il le fallait, unifiés dans leur présentation et leur système de référence, parfois condensés pour éviter quelques redites, plus rarement complétés pour ajouter au puzzle une pièce manquante ; mais ils restent au plus près de l’original. On ne trouvera pas dans ces textes juxtaposés la parfaite cohérence qu’exige l’écriture d’un livre, mais le mouvement et les fils conducteurs d’une recherche vivante, qui s’apparente à l’expérimentation. Les sujets sont regroupés, par commodité, en dix sections thématiques (Causes, signes, miracles ; Espaces et temps chrétiens ; Langues, peuples ; Guerre ; Empire ; Le pouvoir en majesté ; Droit, coutume, pratique ; Économie urbaine ; Orient/Occident ; Mémoire et oubli). Quant au titre, qui peut surprendre, il voudrait exprimer l’ambitieux projet d’atteindre, sur divers sujets, la singularité de Byzance, à un niveau suffisamment profond pour permettre une comparaison, implicite ou explicite, avec le Moyen Âge occidental et l’Islam. |
7. – Denis Feissel, Documents, droit, diplomatique de l’Empire romain tardif, 2010.
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Ce volume réunit vingt-deux études parues de 1985 à 2009, consacrées aux documents publics de l’Empire romain tardif. Il comporte cinq sections : prolégomènes, actes impériaux du IIIe au VIe siècle, pétitions aux empereurs, actes des préfets du prétoire, chronologie et paléographie. De ces documents grecs et latins, en majorité épigraphiques mais aussi papyrologiques, plusieurs articles donnent la première édition ou une nouvelle édition critique. Des essais de synthèse sont suivis d’inventaires, notamment des actes impériaux et des pétitions aux empereurs. Ces recherches documentaires enrichissent la connaissance du droit impérial, traditionnellement fondée sur la codification, en illustrant concrètement les réponses du pouvoir central aux demandes des sociétés provinciales, et le rôle de médiation dévolu en particulier à la préfecture du prétoire. Une documentation accrue fait aussi progresser l’analyse diplomatique des actes officiels, et des requêtes qui souvent les ont motivés. Choix des langues, latine ou grecque, styles d’écriture, formes des actes et des dossiers d’actes, évoluent jusqu’à la fin de l’Antiquité sans cesser d’obéir à des normes strictes, le témoignage des documents confirmant à cet égard celui de la législation justinienne. |
6. – Joëlle Beaucamp, Femmes, patrimoines, normes à Byzance, 2010.
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Ce recueil rassemble vingt-sept articles et une recension, édités entre 1976 et 2006. Ils traitent des relations entre normes juridiques, idéologie et pratiques sociales à Byzance. Les articles les plus anciens ont accompagné l’élaboration des deux volumes consacrés au Statut de la femme à Byzance (IVe-VIIe siècle). Les suivants ont élargi la perspective d’un point de vue chronologique et thématique. Ils se sont intéressés à des périodes plus tardives, à propos du rôle des femmes en justice ; ils ont aussi confronté les normes restrictives du droit canonique élaboré au XIIe s. et le rôle joué par les femmes dans l’Église pendant toute la période byzantine. Ils se sont surtout concentrés sur la question des patrimoines et de leur transmission, notamment la confection des testaments – tel celui de Grégoire de Nazianze – ou le respect, variable, du droit impérial. Des questions sociales plus vastes ont été prises en compte, comme la transmission différenciée ou non des biens aux lignées masculines et féminines, ainsi que l’exclusion des filles dotées. Deux articles, enfin, ont pris position sur des problèmes généraux très disputés : l’ampleur de la christianisation du droit à Byzance et l’application de la législation impériale dans les provinces orientales, principalement en Égypte. |
5. – Gilbert Dagron, Vincent Déroche, Juifs et chrétiens en Orient byzantin, 2010.
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Ce volume rassemble pour la commodité du lecteur sept publications des deux auteurs sur les rapports entre juifs et chrétiens dans l’Orient byzantin des VIe-XE siècles. Cet ensemble est précédé d’une introduction qui fait le point sur la question et analyse les travaux récents. Il contient notamment l’édition de quatre textes byzantins importants, traduits et commentés, parfois enrichis de nouveaux compléments. Sans prétendre à l’exhaustivité, le recueil apporte des éclairages très divers sur l’un des problèmes majeurs de l’histoire religieuse et sociale de Byzance. |
4. – Jean Gascou, Fiscalité et société en Égypte byzantine, 2008.
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On trouvera ici vingt-trois études de papyrologie byzantine jalonnant plus de trente ans de vie scientifique, souvent mises à jour, nuancées ou corrigées. Techniques et ponctuelles, elles se fondent néanmoins dans une perspective commune : l’élucidation des structures agraires et de la fiscalité de l’Égypte byzantine. L’auteur serait satisfait si cet ouvrage permettait aux spécialistes de la haute époque byzantine de saisir l’unité de son dessein. Présentés suivant l’ordre de leur parution, ils traitent, sur la base de papyrus et d’ostraca grecs trouvés en Égypte, de comptabilité et d’institutions – la pagarchie, les bucellaires, l’hippodrome, la garnison –, et comportent des éditions de textes (Apollonos Ano, Totkois) et de grands dossiers remis à jour : les grands domaines ; le cadastre d’Aphrodito ; la table budgétaire d’Antaeopolis ; les codex documentaires ; ainsi qu’une mise au point récente sur les pétitions privées. |
3. – Jean-Claude Cheynet, La société byzantine : l’apport des sceaux (2 vol.), 2008.
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Les vingt-sept articles rassemblés dans cet ouvrage, parus entre 1986 et 2004, ont été regroupés en quatre chapitres : points de méthode ; société et économie ; mentalités ; recherches prosopographiques. Un important index prosopographique (plus de 40 pages) permet d’effectuer une recherche rapide. On y trouve une introduction à la sigillographie byzantine et à ses choix iconographiques, des remarques sur le culte des reliques et des saints, le rôle des femmes, la gestion des biens publics ou le ravitaillement de Constantinople d’après les sceaux et enfin, des articles consacrés à de grandes familles byzantines, dont on peut reconstituer l’histoire à partir de leurs sceaux, sur plusieurs générations. |
2. – Marie-France Auzépy, L’histoire des iconoclastes, 2007.
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Ce livre rassemble des articles écrits entre 1981 et 2005 sur l’irritant problème de « l’iconoclasme » byzantin (730-843). S’il s’intitule L’histoire des iconoclastes, c’est que ceux-ci ne sont connus de nous que par l’histoire que leurs adversaires, les iconodoules, ont écrite après leur victoire. Plus que toute autre, l’histoire des iconoclastes est une construction historiographique, qui est patiemment démontée dans les différents articles ici rassemblés. Après l’étude des raisons qui ont poussé les iconodoules à annihiler la mémoire de leurs adversaires et celle des méthodes qu’ils ont employés pour ce faire, les constructions hardies de différentes institutions pour exclure le passé iconoclaste de leur histoire sont passées en revue. Enfin, on a essayé de retrouver, derrière la caricature qu’en donne l’histoire iconodoule, le visage des iconoclastes. |
1. – Jacques Lefort, Société rurale et histoire du paysage à Byzance, 2006.
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Ce recueil rend compte des étapes d’une recherche entreprise dans les années 1970, qui a visé à préciser l’histoire de l’occupation du sol et celle du paysage dans deux provinces de l’empire byzantin, la Macédoine orientale et la Bithynie. Les articles ici republiés abordent diverses questions connexes : économie, fiscalité, habitat, société rurale, anthroponymie, toponymie et topographie, la démographie enfin, dont l’évolution a joué un rôle décisif dans l’histoire des campagnes. D’un point de vue historiographique, ces articles, qui sur plusieurs points marquent une rupture avec l’idée, répandue, d’une spécificité byzantine, tendent au contraire à souligner, malgré les différences institutionnelles, les ressemblances en ce domaine entre l’Orient et l’Occident méditerranéen. Enfin, ils invalident, grâce en particulier à l’apport des archives de l’Athos et de la paléogéographie, la représentation pessimiste qu’on s’est longtemps faite de l’histoire de la terre à Byzance. Il s’agit là aussi d’essor, et non de déclin. |