Cet axe s’attache à comprendre la construction progressive, entre le VIIe et le XVe siècle, des cadres théoriques et normatifs des systèmes sociaux, politiques et religieux au sein de l’Islam et dans les relations entre l’Islam et les mondes extérieurs. Dans une perspective diachronique et comparatiste, il explore la diversité des modèles, leurs sources d’inspiration et leurs cadres conceptuels, ainsi que leur circulation et leur reformulation dans divers contextes historiques, tant dans l’Orient que dans l’Occident de l’Islam. L’étude des pratiques – gouvernementales, judiciaires, cultuelles, etc. – et des jugements de valeur qu’elles suscitèrent montre comment celles-ci furent comprises, interprétées et appliquées dans des cadres sociaux différents, dans le temps et dans l’espace. Plusieurs échelles sont prises en compte, depuis les pratiques locales, à travers une approche polycentrique, jusqu’aux constructions doctrinales impériales. Cet axe interroge notamment la manière dont les marges participèrent à la construction et la ré-élaboration des normes, des discours et des pratiques, et leur intégration dans un cadre islamique en dépit de leurs spécificités régionales. Des sources et des disciplines diverses sont mobilisées : littérature historique et juridique, documents et archives, papyrologie, épigraphie, archéologie, philologie, lexicographie et iconographie.