État, sociétés et cultures dans la vallée du Nil

L’équipe a historiquement développé des thématiques de recherches liées aux institutions égyptiennes sur la longue durée, puisque leur développement accompagne étroitement celui de l’État et de la société égyptienne. Elle souhaite les poursuivre en leur donnant un nouvel élan, à travers un élargissement aux questions sociales et culturelles et par des travaux qui intègrent des approches comparatistes, notamment d’ordre anthropologique.

 L’État et ses moyens d’action

Plusieurs chercheurs et enseignants-chercheurs travaillent directement sur les institutions égyptiennes : la monarchie pharaonique, ses administrations centrales ou locales et leurs personnels. Une base de données (Prosopographie de l’Égypte ancienne) est en cours de réalisation pour la période du Moyen Empire (2060 -1650 av. J.C.) tandis que des études de cas sont menées pour d’autres époques (notamment pour le premier millénaire). Il s’agit dans tous les cas de mieux comprendre les différents niveaux de l’administration, leurs interactions et leur retentissement dans catégorisation sociale. Un autre pan de la recherche s’intéresse au niveau local de l’administration, et, au delà de la simple étude prosopographique, tente d’étudier les liens mouvants entre administrations centrales et structures locales. L’accroche territoriale et les évolutions sur la longue durée de ces dernières, reflétées dans l’évolution des maillages territoriaux (que la toponymie permet aussi de percevoir) peuvent ainsi être étudiés durant les différentes phases de l’histoire égyptienne, permettant de relativiser les notions de centralisation et d’éclatement.

Auto-représentation et hiérarchies sociales

Les personnels administratifs de l’État et des temples sont installés par l’idéologie royale au centre de la société égyptienne, permettant à l’historien de questionner les rapports entre la place que leur attribue cette idéologie, leur contribution à cette dernière et la place qu’eux mêmes se donnent. Le programme Culture des scribes et pratiques de l’écriture vise à mettre en évidence les pratiques culturelles propres aux administrateurs intermédiaires de l’État égyptien à travers l’étude de leur auto représentation dans la littérature, les sources historiques et leur propre production en épigraphie secondaire (graffiti). Enfin, si notre connaissance de la société égyptienne est largement tributaire de la documentation officielle, prompte à mettre en exergue les rouages de la monarchie pharaonique, les autres sources permettent d’appréhender sa grande diversité, à travers des études menées sur ces strates cachées de la société et leurs interactions.

 

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