Manuel RODRIGUES

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Doctorant, sous la dir. de François Lefevre

Résumé de la thèse :

Cette étude propose une histoire régionale des relations internationales, militaires, institutionnelles, religieuses et identitaires du Péloponnèse à travers les rapports entre les cités péloponnésiennes et Sparte (510-146 av. J.-C.). Durant cette période, les Péloponnésiens ont fait de Sparte, cité qui a exercé l’hégémonie sur la quasi-totalité de la péninsule, entre 510 et 362, ou prétendu le faire, après 362 et jusqu’en 146, le garant de leur relation au Péloponnèse et au monde extérieur. Les Péloponnésiens ont oscillé vis-à-vis de Sparte entre l’acceptation d’une hégémonie protectrice de leur souveraineté et le rejet d’un impérialisme confiscatoire et marqueur d’une volonté de pacification du Péloponnèse à son profit exclusif par l’instauration d’une arkhé, le Péloponnèse devenant de ce fait l’outil de l’impérialisme spartiate. Ces relations fluctuantes prennent une importance toute particulière étant donné que les Péloponnésiens et Sparte manifestent, en parallèle, des sentiments identitaires qui s’expriment à plusieurs échelles. L’expression d’une presqu’insularité péloponnésienne, perceptible durant cette période, pose la question de l’édification d’un régionalisme péloponnésien, au regard des particularismes identitaires locaux, fondé sur des sentiments d’appartenance partagés, structuré par des institutions politiques, religieuses et des luttes militaires communes et ce jusqu’à son échec final en 146. A cette date, l’unité endogène des Péloponnésiens, portée par le koinon achaïen, échoue pour se réaliser à travers la domination politique, militaire et institutionnelle de Rome et à travers l’identité spartiate comme idéal culturel commun du Péloponnèse.